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Chhhhhhhht. Le poids du silence
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Chhhhhhhht. Le poids du silence
14 septembre 2008

Déambulation nocturne

Walking_in_Paris_by_ensuena
Walking in Paris par ensuena, DeviantArt


C'est une chaude nuit d'été que cette nuit là.
Le mercure ne descend pas sous les trente-cinq degrés, il y a bien une petite brise, mais elle est étouffante.
Il est environ une heure et ne tenant plus chez moi malgré les ventilateurs, je décide d'aller me promener.
 
Je ne sais pas encore quel chemin prendre, pourtant, je connais déjà ma destination... La mer.
Dans mon sac, une bouteille d'eau givrée et un drap de bain, je porte déjà mon maillot sous ma robe.
 
J'ai envie de voir du monde. C'est décidé, je vais prendre les grandes artères.
Les terrasses des bars sont remplies, les rires et les conversations fusent de toutes parts.
 
Je suis toute à mes rêveries, bientôt, je savourerais la fraicheur d'un bain de nuit...
 
Soudain, un crissement de pneu puis un choc.
Les gens se lèvent et les badauds s'agglutinent et leurs voix se mêlent en un mélange de murmures et de stupéfaction.
 
-"Que s'est-il passé?"
-"Je ne sais pas... Une voiture... Elle a filé... Quelqu'un a vu quelque chose?"
-"Oh mon dieu, vite une ambulance... Elle ne bouge plus!!!"
 
Et moi je suis là.
Je tente de voir quelque chose à tout cela, mais l'attroupement est trop dense.
Hum, j'ai mal à la tête, sans doute une migraine due à l'implacable chaleur.
Comme pour tous ces badauds, cet évènement anime ma nuit... Je ne suis pas pressée...
 
Je frissonne, pourtant la nuit est toujours aussi étouffante.
 
Des sirènes.
Les ambulances.
Cette nouvelle troupe médicalisée nous éloigne du lieu de l'accident puis commence à s'affairer.
 
Une fois la victime amenée dans l'ambulance à l'abris des curieux, ils s'activent.
Massage cardiaque, bouche à bouche, injections de différentes pharmacopées.
Rien n'y fait.
Ils s'essoufflent, la sueur perle sur leurs fronts...
Encore, il faut encore essayer...
 
Je ne sais comment, je me retrouve dans cette ambulance.
Personne ne prête attention à moi... Pourquoi?
 
Plus aucune variation sur le moniteur cardiaque...
Les secouristes prononcent l'heure du décès.
2h03.
Ils s'éloignent du corps.
 
Encore un instant de malsaine et morbide curiosité, puisque je suis là, autant en profiter...
 
Mon sang se glace et se fige dans mes veines, je peine à respirer.
J'ai envie de hurler mais rien ne sort.
Comment est-ce possible?
Ce corps sur ce brancard, dans cette ambulance...
Mes yeux se troublent de larmes que j'essuie rapidement afin de revérifier que je ne me suis pas trompée...
Non, pas d'erreur... Ce corps...
C'est moi.

 


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Commentaires
A
Oui, c'est amusant... C'est un texte que j'ai écris à l'âge de quinze ans... pour un devoir de français. En fait, juste le récit d'un rêve récurrent de l'époque.<br /> Et oui, parfois il en faut peu, si peu... comme les mots d'inconnus qui font battre un peu plus le coeur et se sentir un peu vivante, un peu moins seule... Merci.
U
Amusant ton texte... on dirait mes paroles d'il y a quelques années.<br /> J'avais écris presque la même chose, en devoir de français (sans aucune émotion en fait...) et en me rendant ma copie j'avais juste une petite annotation avec un "c'est bien que tu es pu écrire ça."<br /> Ça m'avait fait pleurer à n'en plus finir... comme quoi des fois, il en faut peu.<br /> <br /> Alors bon... même si c'est pas vraiment très joyeux, merci d'avoir écrit ça. :)
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