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Chhhhhhhht. Le poids du silence
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Chhhhhhhht. Le poids du silence
9 septembre 2008

Une histoire... la mienne

<p><p>Aujourd'hui adulte, elle se souvient</p></p>

450094TRISTESSE

Aujourd'hui adulte, elle se souvient...
Assise dans son rocking-chair, devant la fenêtre où la pluie martèle, elle se souvient...

C'est la veillée de Noël qui suit ses huit ans.
Sa maman et sa soeur sont à l'église.
Il s'occupe d'elle...

Elle ne garde que peu de souvenirs de sa vie d'Avant, avant cette terrible nuit de gaité pour tous les autres, avant Lui.
Elle se souvient de rares moments de joie, de rares éclats de rire, puis Il a tout occulté, tout noirci... tout détruit!

Elle revient sur cette fameuse nuit.
Elle se souvient de cette ambiance de fête, de l'odeur du délicieux repas qui attend la fin de la messe pour être englouti dans les rires et l'effervescence qui précède l'ouverture des paquets.

Elle se souvient de la décoration exacte du sapin, du papier autour des cadeaux dans les moindres détails... détails d'une banalité troublante mais si précis.

Elle L'entend s'affairer au salon. Que fait-il ?
Peut-être dresse-t-Il le couvert ?
Peut-être positionne-t-Il quelques derniers paquets ?
Elle se lève de son lit et se faufile jusqu'au salon, aussi discrète qu'une toute petite souris...
Elle passe la tête par l'encadrement de la porte... en espérant ne pas se faire voir. Elle ne croit déjà plus au Père Noël et Il le sait, puisque c'est Lui qui a brisé cette partie d'enfance l'année précédente.

Il est devant le sapin.
Il relève la tête et la voit.
Puis son regard change, il s'emplit de hargne et de ténèbres.
Elle court dans son lit, espérant, malgré toute certitude du contraire, qu'Il ne l'a pas vue...
Il la rattrape au passage, par ses longs cheveux qui dansent jusque dans le bas de son dos dans cette course effrénée.
Sous le choc de cet arrêt inattendu elle hurle et vacille.
Il la jette à terre et commence à la rouer de coups, Il l'insulte, la menace...
-"Petite sotte, que fais-tu debout ? Tu devais rester couchée! Tu ne sais rien faire correctement ! TU N'ES RIEN!"
Elle se recroqueville et pleure.
Que se passe-t-il ?
Pourquoi fait-Il cela ?
Pourquoi?
Puis Il la traine par les cheveux jusqu'à sa chambre, jusqu'à son lit...

La chambre elle aussi est décorée pour l'occasion.
Un ange veille au dessus de son lit... Quelle ironie.
Elle se souvient de son râle, de sa sueur, de sa puanteur... une odeur mêlée d'Eau Sauvage et de cigare.
Encore aujourd'hui cette odeur lui fait vomir ses tripes.
Elle se souvient d'avoir étouffé sous Lui.
Elle se souvient de la douleur, de la honte...
Puis du vide.

Elle est à nouveau adulte.
A nouveau blottie dans son rocking chair devant sa fenêtre...
Le regard vide.
Dès qu'elle se souvient de Lui, elle perd toute sa substance, ses sentiments, sa vie...
Elle est un masque, une ombre... l'ombre de celle qu'elle aurait pu être.
Elle aurait pu être heureuse.
Elle aurait pu être joyeuse.
Elle aurait pu aimer vivre et sourire.

Une main lui frôle la nuque.
Elle sursaute... est-ce Lui?

Non c'est celui qu'elle a choisi d'aimer.
Celui qui l'a acceptée comme elle était...
Parfois éclatante et souriante.
Parfois sombre, triste et mélancolique.
Parfois le regard vide et souvent silencieuse...
Parfois gloutonne de lui.
Parfois inerte dans ses bras.
Celui qui l'aime et qui pourtant ne sait rien de ses fêlures et de sa vie.
Celui qui ne sait rien.
Elle le regarde, lui sourie et soupire.
Un jour peut-être mais pas maintenant.
Comment lui dire?
Comment pourrait-il encore l'aimer après?

Un jour peut-être mais pas maintenant.
Maintenant, ses souvenirs reviennent...

Maintenant, elle a treize ans.
Elle a treize ans et plus de souvenirs de ces cinq années... Du moins c'est ce qu'elle dit!
Elle a treize ans et n'en peux plus de subir.
Elle a treize ans et veut redevenir maitresse de sa vie.
Le monstre n'est pas encore sorti de sa vie.
Elle a treize ans et ouvre impassiblement l'armoire à pharmacie.
Elle a treize ans et prend les boites, la bouteille d'eau et s'installe...
Elle s'installe pour prendre les comprimés.
Tous.
Méthodiquement.
Jusqu'à ce que son estomac la supplie d'arrêter.
Mais elle continue et ne s'arrête qu'au bord de cette nausée qui l'empêcherait de poursuivre son but.
Elle a treize ans et a choisi de mourir.
Elle a treize ans et ne veut plus subir...

Et pourtant.
Alors que son esprit s'égare, embué par les médicaments qui commencent leur oeuvre, elle se souvient...

Elle se souvient de ce Noël de ses huit ans.
Elle est trainée par Lui jusqu'à son lit.
Elle se débat mais Il la maintient fermement.
Elle se débat mais Il lui fait mal.
Elle se débat mais Il est fort.
Il la maintient d'une main, par les cheveux.
Il la maintient d'une main et lui relève ainsi la tête, la faisant presque décoller de terre.
Il la maintient d'une main et de l'autre enlève son ceinturon.
Elle pense qu'il va à nouveau la frapper.
Elle pense qu'il va encore assouvir sa soif de violence sur elle.
Plusieurs fois déjà, elle eu la disgrâce de gouter ce ceinturon.
Une fois, il l'avait battue jusqu'au sang... Puis l'avait obligée à se rendre à la piscine, les cuisses encore sanguignollantes...

Mais il n'en fait rien.
Il ôte son ceinturon et le jette à terre.
Il ôte son ceinturon et défait le bouton de son pantalon.
Il ôte son ceinturon et défait la fermeture éclaire.
Il ôte son ceinturon et fait tomber son pantalon le long de ses chevilles...
Elle se débat toujours.
Il la maintient de plus en plus fort.
Elle essaye de parler.
Il la gifle.
-Ouvre la bouche! Lui crache-t'Il à la figure...
Ouvre la bouche c'est un ordre!
Elle n'obéit pas.
Elle refuse.
La première fois qu'elle Lui dit NON pour quelque chose.
La première fois qu'elle se rebelle.
Elle n'obéit pas et ça Le met encore plus en colère.
Elle n'obéit pas et Il ne le supporte pas.
L'obéissance, la discipline, la soumission.
Voila ce qu'il lui a appris...
-Soit, qu'il en soit ainsi...
Souvient toi bien de tout, ce n'est qu'un début...
 Lui promit-il dans un murmure rauque.
Il tire un peu plus fort sur ses cheveux.
Il lui pince le nez afin qu'elle ouvre la bouche.
Elle ferme ses yeux inondés de larmes amères.
Elle tremble puis s'abandonne à la cruauté.
Elle le sent s'enfoncer brutalement en elle.
Elle le sent profondément.
Elle ne peut plus respirer.
Elle étouffe.
Elle songe que si elle meure elle n'aura plus mal.
Elle a des hauts le coeur.
Il continue à s'enfoncer, de plus en plus loin.
Elle ne se maitrise plus et vomit sur lui alors qu'il se répand en elle.
Les douze coups de minuit retentissent...
La fin de la messe.
Sa soeur et sa mère seront bientôt là.
Il la jette violemment contre l'armoire.
Elle grelote et se sent partir...
Les douze coups de minuit...
Puis elle revient soudainement à elle.
Elle a de nouveau treize ans.
Elle a de nouveau treize ans et prend conscience qu'elle veut vivre.
Elle a de nouveau treize ans et veut se battre...
Elle se traine jusqu'au téléphone et appelle les secours...
Elle fait le numéro et sombre...

Aujourd'hui adulte elle se souvient.
Elle est toujours assise auprès de sa fenêtre, dans son rocking chair.
La pluie se fait encore plus drue.
Son coeur bat à tout rompre.
Depuis combien d'années ne s'était-elle plongée dans ces souvenirs, ses souvenirs?
Ses yeux se voilent.
Elle se souvient.

Elle se souvient de son réveil à l'hôpital, alors âgée de treize ans.
Elle est encore sous le choc de ce rêve, de ce souvenir de ses huit ans.
Elle a du mal à respirer.
Elle a à nouveau l'impression de s'étouffer.
Elle panique.
Un homme habillé de blanc s'approche.
-Chuttttt, doucement.
Tu es branchée sur un respirateur.
Attends, je vais t'en débarrasser.
Voila...

-Qui êtes-vous?
-Ton ange gardien... Depuis un peu plus de trois jours maintenant.
Pourquoi as-tu fais cela?


Elle se retourna sur son lit, autant que les perfusions le lui permettaient.
Comment expliquer?
Comment expliquer que lors du divorce de ses parents le juge n'a pas voulu l'écouter?
Comment expliquer qu'un week-end sur deux et la moitié des vacances scolaires elle est seule avec un monstre?
Comment expliquer qu'à treize ans elle n'a déjà plus de vie?
Elle soupire.
Elle l'entendit sortir, doucement, en lui disant qu'il n'est pas pressé, mais qu'il faudra bien parler.
Elle se rendort, lasse.

La sonnerie du téléphone la tire d'un sommeil sans rêve. Le premier depuis longtemps.
Elle décroche, encore abrutie de sommeil.
C'est Lui...
-Pauvre incapable!
Tu n'as jamais été foutue de faire quoi que ce soit correctement!
Même te foutre en l'air tu n'y es pas arrivée!
Tu n'es bonne à rien!

Tremblante, en larme, elle raccroche.
Deuxième geste de rebelion.
Comment allait-Il le lui faire payer?
Elle regretta de s'être réveillée... L'ange n'aurai pas du la veiller.
Elle aura toujours huit ans, sauf si...

Oui, elle aurait toujours huit ans sauf si elle décidait de reprendre sa vie en main.
Allongée là dans son lit d'hôpital, dans cette chambre à la peinture verte couleur eau en fin de vaisselle, elle pris une décision.
Elle décide que désormais elle s'appartiendra, qu'il ne la touchera plus.
Son corps change, elle a treize ans et son corps devient celui d'une jeune femme.
Ses courbes sont délicates et elles attirent déjà les regards de convoitise.
Ce jour là dans son lit d'hôpital elle décide qu'elle offrira désormais son corps à ceux qui le voudront. Elle ne sera plus sa propriété, elle ne sera plus son "privilège".
Allongée dans son lit d'hôpital, dans cette chambre aux couleurs de vomis elle se revoit à huit ans.
Elle se revoit la nuit de noël, quand sa soeur et sa maman sont rentrées de l'église, radieuses à l'idée de cette soirée de fête.
Elle se revoit mortifiée, le visage bleuie par les coups, déformé par la violence de son père.
Elle se revoit morte de honte, n'osant pas les regarder dans les yeux, à l'idée qu'elles ne lisent en elle.
Elle regarde sa soeur et se demande si elle sait, si elle subit cela aussi.
Elle regarde sa maman, ne voit-elle rien?

Oui, sa maman...

Aujourd'hui adulte elle se souvient.
Elle se souvient de cette femme, sa maman, battue, humiliée et maltraitée pendant vingt-et-un ans.
Elle se souvient de cette femme qui prenait des coups de pieds dans son ventre de femme enceinte.
Elle se souvient de cette femme qui fermait les yeux sur les violences subies par ses filles pour se protéger.

Elle lui en a voulu, si souvent, si fort...
Elle lui en a voulu de n'avoir rien pu faire.
Elle lui en a voulu d'être malgré tout restée avec cet homme, son géniteur, et de l'avoir eue.

Elle lui en veut toujours d'avoir sombré dans l'alcool après son divorce.
Elle lui en veut encore de ne pas en sortir malgré les enjeux.
Elle se souvient de cette nuit de noël de ses huit ans et de sa maman la regardant et lui demandant:
-"Mais qu'as-tu donc encore fait pour le mettre en colère?
Elle se souvient de l'odeur de vomi entêtante, du regard de sa mère sur elle et de sa honte.
Elle se souvient s'être tue et avoir détourné le regard... Comme elle fera tant de fois encore.

Puis son esprit s'égard et se perd à nouveau dans les méandres de ses souvenirs.

Elle a quatorze ans maintenant.
Elle vient d'entrer au lycée, section littéraire puisque son géniteur voulait qu'elle fasse une filière scientifique... Tous ses actes sont en rebellion de ses volontés à lui.
Voila maintenant un an qu'elle a pris la décision de reprendre sa vie en main, un an qu'elle prépare sa revanche.
Pour commencer, elle est devenue végétarienne, elle ne supportait plus ce qui avait la texture de la viande dans sa bouche.
Maintenant qu'elle est au lycée, elle décide de mettre son plan en action et de s'offrir aux hommes.
Elle découche pour la première fois.
Pour la première fois, elle ne sait pas quoi faire, elle ne connait que la violence, la brutalité et la honte...
Comment fait-on?
Qu'est-ce que le plaisir?
Oui, c'est décider, au-delà de sa vengeance, elle partirait à la quête de son plaisir... Tout en faisant souffrir les hommes.

Tout est en marche maintenant, tout.

Les petits copains? Non, elle n'y a jamais pensé, elle ne recherchait pas l'amour, juste la vengeance.
Elle ne se trouve pas belle, elle ne s'est jamais trouvée belle... Le regard des hommes sur elle est toujours resté un mystère.
Ils sont si faibles, il est si facile de les charmer...

Elle ne savait pas comment s'y prendre mais a très vite appris...
Sous ses bustiers gothiques et ses longues robes, derrière ses yeux verts et noisettes, sous ses cheveux roux flamboyants... Elle est devenue une prédatrice...
Ses attitudes, ses regards, ses paroles... Tous y succombaient... Pourquoi?
Ses proies étaient de tous âges et de tous milieux...
De ses souvenirs émergent des étudiants, un avocat, son prof de philosophie... Des amis aussi...
Trop pour se souvenir de tous, trop pour les compter.
Rencontrés dans la rue, dans un bar, à une soirée, dans une boite...
Consommés sur un parking, dans des toilettes, sous des tables, dans des lits, sur des sols...

Séduire, ensorceler... Mettre à genoux et détruire...

Six années de débauche et d'excès en tous genres...
Six années au milieux desquelles une lumière... Celui dont elle apprendra tout sans aucune attache.
Le frère d'un ami, de dix ans son ainé, en ménage... Qu'importe, cela ne la concernait pas.
Oui, elle se souvient de lui...
Elle fut sa maitresse durant trois longues années...
Trois années de liberté, de passion et de désir...
Le désir, enfin. Le plaisir aussi.
Trois années avant qu'il ne gâche tout en tombant amoureux d'elle... Du moins avant qu'elle ne s'en aperçoive.
Une dépendance aux corps et aux âmes... Voila ce qu'elle était devenue.
Mais à trop vouloir jouer, le jasmin s'est flétrit.

Aujourd'hui, quand elle regarde en arrière, quand elle se souvient de celle qu'elle a été... Elle pleure.
La honte qu'elle ressent est un étau qui lui brise les os au confin de ses nuits.
A vouloir se venger, à vouloir se sauver... Elle s'est perdue.

Ses souvenirs sont confus, cette période est aussi trouble pour elle que cette nuit de noël... Le noël de ses huit ans, prémices d'une vie de doute et de souffrance...

La prise de conscience de sa condition fut brutale.
La chute fut infernale.

Elle se souvient de ces journées à pleurer et à ne pas avoir la force de faire cesser tout cela.
Elle tentait de se détruire par tous les moyens.
Puis un jour, elle cessa simplement de s'alimenter. Elle ne prit pas conscience de suite de cela... Juste des oublis, pensait-elle.
Puis les oublis s'accumulèrent. De plus en plus.

Ils s'accumulèrent jusqu'à ce jour où elle s'effondra, tout simplement.

L'ambulance, les urgences, le centre de soins, le gavage par sonde...
Tout cela dans le but de reprendre quelques grammes... Elle n'avait jamais voulu maigrir, juste voulu mourir.
Le silence.
Tout le monde tente de la faire parler, personne n'obtient rien d'elle.
Ce n'est pas ici qu'elle pourra mourir.
Alors pour leur faire plaisir, elle fait semblant de relever la tête et de se battre.
Oh oui, elle se bat, mais pas pour avoir une meilleure opinion d'elle ou pour sourire à nouveau... Elle se bat pour sortir de ce lieu et qu'on la laisse tranquilement poursuivre sa déchéance.
Plusieurs mois s'écoulèrent ainsi sans que rien ne transpire de sa vie.
Puis un jour, à nouveau la liberté.
A nouveau ce jeu de faire semblant.

Besoin de fuir... Loin.
Elle se souvient d'avoir traversé des mers et échoué sur une île pour échapper à une vie de murmures.
Pouvoir être une autre, échapper aux rumeurs et à l'enfer qu'elle avait bâti autour d'elle.

Se regarder dans un miroir...
Le quotidien, geste banale. Et pourtant...
Lorsqu'elle se regarde dans un miroir, elle ne soutient pas son regard.
Elle revoit les souillures, les insultes, les coups... Celle qu'elle est devenue par la suite.
Avec la prise de conscience sont venues l'analyse et la compréhension de ses souffrances... Et dominant tout cela, la culpabilité, le secret, le mensonge...
Comment être heureuse et sourire enfin?
Comment revivre?
Elle a pensé à la justice.
Tous ces certificats médicaux, toutes ces hospitalisations...
Ses amis, ses professeurs, ses voisins...
Tout le monde fermait-il les yeux sur sa condition?
Fermé les yeux sur les cris?
Fermé les yeux sur les bleus?
Fermé les yeux sur les larmes, les silences et les regards vides?

Des autruches, tous autant qu'ils étaient.

Elle avait été l'objet de la colère de son père... Du machisme d'un homme qui ne voulait que deux enfants, qui avait eu deux filles... Elle était la dernière, avec elle s'éteignait le nom...
Que de souffrances pour une naissance dont elle n'était qu'une protagoniste innocente...
Elle a éteint son nom, de toutes la manières possibles... Notamment par l'adoption et cette fantastique loi de l'an Deux Mil Deux.
Et pourtant, La culpabilité est toujours là, comme un épais brouillard qui lui vole encore beaucoup de ses sourires.
Aujourd'hui vit sur un autre continent Celui qui est désormais un inconnu pour elle... Elle a disparu, n'as pas laissé de traces.
La justice l'aurait replongée dans toute cette horreur... Les viols, le sang, la débauche. Tant de choses auxquelles elle voudrait ne plus penser, ce qu'elle ne veut raconter, dévoiler... Ses souffrances, son enfer, son enfance.

C'est une page qui doit se tourner.
Elle en gardera toujours des séquelles, mais petit à petit, les sourires reviendront...
Dans cette vie ou dans une autre.
Elle fut tant de personnes, tant de portraits que les autres dressaient d'elle.
Elle fut tant de masques... Jamais vraiment elle.

Qui est-elle?

Le passé, une page tournée, le moment de devenir une autre, un nouveau mystère, une nouvelle énigme...

Son prochain sourire la regarde:
- "Maman?" Cherche-t'il à comprendre avec son petit air curieux.
- "Ce n'est rien mon coeur... Viens jouer." Souffle-t'elle dans un sourire en essuyant une larme...
- "Ce n'est rien..."

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